mardi 19 mai 2009

Hôpitaux et pharmacie au Québec

Il fallait quand même qu'un jour je vous en parle: le domaine de la santé au Québec ! Pas d'étude poussée et sociologique sur leur système de santé, je n'ai pas mené l'enquête, et ça ne m'intéresse pas plus que ça pour le moment ! En revanche, j'ai eu l'immense bonheur de devoir passer par l'hopital (oui, c'est de l'ironie). Je vous donne le contexte, histoire que vous n'imaginiez pas une hospitalisation dramatique.

J'étais juste malade. Sauf que Marie-Pier m'a emmené aux urgences, pour consulter un médecin. Apparemment, c'est plus courant de faire ça que d'aller voir un médecin dans un cabinet privé, ce qui un avantage: les hôpitaux disposent de laboratoires et peuvent faire des analyses. On sait donc tout de suite quels est la sale petite bêtes qui nous donne de la fièvre et nous fait ressembler à une loquer. A vrai dire, je n'ai pas grand chose à reprocher aux hôpitaux. Les médecins sont courtois et compétents (a priori, j'étais pas à l'article de la mort non plus !). Les deux points négatifs sont les suivants: d'une, j'ai du aller dans une clinique privée. Parce que n'étant pas canadienne, je dois payer d'abord, et me faire rembourser ensuite par mon assurance. L'hôpital public dans lequel je suis allé en premier m'a demandé 600$, soit plus de 350 €. J'ai cru que la fièvre me faisait délirer. Surtout quand la comptable de l'hôpital m'a dit d'un air désolé qu'il était peut-être mieux d'aller dans une clinique privée, c'est moins cher. En soi, je trouve ça absurde, mais c'est parce que les hôpitaux publics payent la "sécurité sociale" canadienne, alors que les cliniques privées, non. Bref, 100$ plus tard, on m'accepte comme "patiente sans rendez-vous" dans la clinique privée. Et c'est là que se trouve le deuxième point négatif: arrivée vers 10h30, j'en suis ressortie à 18h. Ca fait long quand même. Enfin, j'étais tellement dans la lune que c'est passé sans trop de mal.

Deuxième volet de ce billet sur la santé: les pharmacies. Tout un poème. Quand j'ai acheté mon portable, le vendeur m'a dit que je pouvais acheter des recharges de crédit dans les pharmacies. Je me suis demandé s'il était sérieux. Il l'était. Les pharmacies, en fait, ici, c'est un supermarché du médicament dans lequel on trouve, en plus, des trucs à manger et à boire (chips et sodas en première ligne), des magazines, des cartes de téléphone... ya même un petit bureau de poste. Une bonne partie des médicaments sont "devant le comptoir" comme disent les pharmaciens, c'est-à-dire accessible à tous. Et à la caisse, ce ne sont même pas des pharmaciens, donc si vous faites des provisions de somnifères, il n'y a pas de professionnel de la santé pour prendre l'initiative de discuter avec vous et peut-être vous conseiller mieux ! La partie "pharmacie" au sens propre du terme est une partie seulement du magasin, où l'on donne ses prescriptions.
J'avoue que je n'aime pas du tout les pharmacies d'ici. Je les trouvent "malsaine": on peut se procurer sans contrôle des médicaments qui ne sont pas anodins (les somnifères sont en libre-service, je ne sais pas si c'est aussi comme ça en France, mais ça m'a vraiment étonné). Au moins, quand je vais dans une pharmacie en France, j'ai l'impression d'avoir affaire à des professionnel de la santé, dans un univers médical. Ici, c'est le commercial qui domine. C'est dans ce genre d'endroit qu'on sent le côté "USA" du Québec. Ce n'est pourtant pas le genre d'influence qui est très positive. Je ne remet pas en cause le professionnalisme des pharmaciens québécois, loin de là, mais la marchandisation à outrance de la santé est typique du système nord-américain, qui à fait ses preuves comme un très mauvais système.