dimanche 26 juillet 2009

Jure de ne pas jurer

On est tous d'accord, jurer, ce n’est pas beau, mais ça fait du bien. Même les scientifiques le disent !

D'après l'agence de presse Reuters, des chercheurs de l'université britannique de Keele ont constaté que le seuil de tolérance à la douleur des personnes qui plongeaient leur main dans l'eau glacée était plus élevé quand lesdites personnes poussaient un juron libérateur !

Et de préciser que le fait de jurer est un "phénomène linguistique presque universel" (comment ça "presque" ? Je me demande bien qui ne jure pas en se faisant mal ?!).

Cette longue introduction pour en arriver là: les jurons québécois. Le fameux "tabernacle" qui en fait se dit "tabarnak" est connu de tous les francophones comme la marque de fabrique du Québec. En quelques mois, j'ai finalement compris comment exprimer tous les dégrés de mon désaccord de l'autre côté de l'Atlantique.

Déjà, les Québécois ne jurent pas, ils sacrent. Les sacrements, ce sont les jurons. "Sacrement" se dit aussi comme l'on dit "put***" (oui, je censure: ce blog est linguistiquement correct, mes parents le lisent !).

Leurs sacrements sont autrement plus colorés que nos jurons. "Crisse" peut remplacer "m*rde", mais se conjugue. "Je m'en crisse" pour "je m'en fous". "Crisse d'ordinateur" pour "saleté de machine" !

"Ostie", c'est tout un programme. L'hostie, vous savez, ce petit morceau dégoûtant sensé représenté le corps du Christ que l'on mange à l'église. Ici, c'est aussi un juron. "Ostie d'ordinateur", pour reprendre l'exemple précédent. Peut s'employer aussi seul, pour manifester son mécontentement. Bien que le mot s’écrive normalement avec un « h », je l’ai toujours vu sans.

A noter d'ailleurs que les "sacrements" québécois sont fortement empreints de référence catholique (un tabernacle est, entre autre, la petite armoire qui contient les hosties). De même pour « câlice », qui s’utilise comme une injonction, style « m*rde ».

On pourrait continuer encore longtemps à énumérer la prose Québécoise. Les gens ont généralement beaucoup d'imagination dans ce domaine. Ce qui est amusant, c'est qu'en discutant avec une amie Québécoise, elle m'a dit que ces mots étaient vulgaires. De mon point de vue, ils sont amusants, différents, mais pas vulgaires. Les nôtres me semblent avoir nettement moins de panache, surtout quand on regarde au sens premier des mots que l'on emploie comme injures. Ils vont me manquer !

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